Le club lecture, réuni en visioconférence, a sélectionné quelques ouvrages (décembre 2020)
Est joint pour chaque ouvrage le résumé de quatrième de couverture.
Marie-Hélène LAFON : Histoire du fils (Buchet-Chastel)
Le fils, c’est André. La mère, c’est Gabrielle. Le père est inconnu.
André est élevé par Hélène, la sœur de Gabrielle, et son mari. Il grandit au milieu de ses cousines. Chaque été, il retrouve Gabrielle qui vient passer ses vacances en famille.
Entre Figeac, dans le Lot, Chanterelle ou Aurillac, dans le Cantal, et Paris, Histoire du fils sonde le cœur d’une famille, ses bonheurs ordinaires et ses vertiges les plus profonds, ceux qui creusent des galeries dans les vies, sous les silences.
Avec ce nouveau roman, Marie-Hélène Lafon confirme la place si particulière qu’elle occupe aujourd’hui dans le paysage littéraire français.
Marc LEVY : C’est arrivé la nuit (Robert Laffont/Versilio)
Ils sont hors-la-loi
Mais ils œuvrent pour le bien
Ils sont amis et partagent leurs secrets
Pourtant ils ne se sont jamais rencontrés
Jusqu'au jour où...
C'est arrivé la nuit
Le premier tome de la série 9.
Noel BARBER : Tanamera (Belfond)
Julie Soong et Johnnie Dexter... Entre eux est née une passion impétueuse, totale, et interdite.
Interdite parce que Johnnie est anglais, Julie chinoise, et que Singapour, en ces années 30, pèse sur eux de toute la tyrannie de ses préjugés, de ses tabous raciaux.
Alors, puisque le mariage leur est à jamais refusé, ils s'engagent, follement, dans une liaison secrète, fragile, exaltante, périlleuse...
Dans leur sillage, le lecteur, fasciné d'abord par les multiples splendeurs de Singapour, sera bientôt emporté au travers d'un tumultueux demi-siècle d'histoire. Dans la tourmente de l'invasion japonaise, que sont devenus les amants fugitifs ? La victoire de la liberté saura-t-elle être aussi la leur ?
Rohinton MISTRY : L’équilibre du monde (Le Livre de Poche)
A travers la vie d'un seul quartier et de son petit peuple de cour des miracles habité par des personnages venus de tous horizons , Rohinton Mistry réussit une fresque bigarrée et sensible qui est tout à la fois une parabole de la condition humaine et de l'odyssée d'une nation.
Révélation de la littérature anglo-indienne en plein essor, consacré par le succès et la critique internationale, Rohinton Mistry démontre un talent romanesque digne d'un Dickens ou d'un Hugo. Scènes de tendresse, épisodes d'une drôlerie pathétique, séquences de violences et d'horreurs, problèmes politiques en arrière-plan : l'Equilibre du monde est bien plus qu'une fiction, il est un monde à lui seul.
Un roman-fleuve charriant dans ses remous tout un flot de sentiments, d'émerveillements et de révoltes, une immense saga aux vertus stimulantes et magiques.
Emmanuel PROST : L’antichambre du Bon Dieu (Les Presses de la Cité)
Patou, c'est l'idiot du village. Il a grandi dans ces terres du Nord, entre marais et champs aux sillons interminables. Seul son cheval Chico a su adoucir la solitude de ses jours. Puis est arrivée la jolie Isabelle. Qu'est-ce qui vaudra à Patou d'être condamné à mort, en 1863, à la prison d'Arras ?
Patou ne parle pas et ne s'exprime qu'à travers le rire. Il grandit auprès de sa grand-mère et de son père, un gueux habitant dans les misérables baraquements d'un marais où il cultive des endives dans leur village d'Oignies.
Patou tue le temps en compagnie de son cheval Chico, un cabossé de la vie comme lui, quand surgit Isabelle, fille d'un instituteur des Flandres venu alphabétiser les ouvriers des mines. Depuis peu, grâce au charbon, le Pas-de-Calais est un bassin minier d'envergure. Patou et Isabelle se lient d'amitié. Mais l'amour qu'Isabelle aura pour un ingénieur de la compagnie des mines les éloignera un temps.
Patou se retrouve seul avec son cheval pour l'accompagner dans ses jeux bucoliques. Aussi, quand, le jour de ses vingt ans, son père vend Chico à un homme de la compagnie minière, c'est pour Patou une trahison et un déchirement.
Il n'a plus qu'une idée en tête : le retrouver. Ainsi commence pour Patou une descente au fond des mines et dans les enfers...
Carole FIVES : Térébenthine (Gallimard)
Quand la narratrice s’inscrit aux Beaux-Arts, au début des années 2000, la peinture est considérée comme morte. Les professeurs découragent les vocations, les galeries n’exposent plus de toiles.
Devenir peintre est pourtant son rêve. Celui aussi de Luc et Lucie, avec qui elle forme un groupe quasi clandestin dans les sous-sols de l’école. Un lieu de création en marge, en rupture.
Pendant ces années d’apprentissage, leur petit groupe affronte les humiliations et le mépris. L’avenir semble bouché. Mais quelque chose résiste, intensément.
Laure MANEL : Histoire d’@ (Le Livre de Poche)
Et si votre passé retrouvait le chemin de votre boîte mail ?
Il est parti sans se retourner vers New-York qui lui tendait les bras. Et l'a laissée dans une incompréhension majeure.
Douze ans après, il réapparaît derrière son écran, et commence alors une correspondance par mail, comme une conversation. L'occasion d'évoquer les souvenirs, et de se parler de leur vie.
Mais quand le passé ressurgit, comment le présent pourrait-il ne pas être ébranlé ?
Un roman épistolaire moderne qui rend hommage à l'amitié, questionne l'amour, et interroge les choix de vie.
Ilona JERGER : Marx dans le jardin de Darwin (Pocket)
Angleterre, 1881: deux des plus grands penseurs du XIXe siècle vivent à quelques miles l’un de l’autre. Charles Darwin dans une belle demeure du Kent et Karl Marx dans un faubourg de Londres. Tous deux ont révolutionné le monde des idées et scandalisé par leurs audaces nombre de leurs contemporains.
Darwin, avec sa théorie de l’évolution, a déconstruit le mythe de la Création et, à la fin de sa vie, il poursuit encore des recherches quotidiennes: sur le ver de terre. Ce doux savant se doute-t-il qu’il sera encore contesté au XIXe siècle par des «créationnistes» religieux de tous bords? Marx, plus coléreux, attend la nécessaire révolution qu’il annonce depuis des lustres et peine, dans la misère, à compléter le tome I de son Capital.
La romancière imagine qu’ils ont le même jeune médecin et confident, et que ces deux géants finissent, un soir, par se rencontrer.
Les controverses qui les occupent restent terriblement actuelles.
Amélie NOTHOMB : Les aérostats (Albin Michel)
"La jeunesse est un talent, il faut des années pour l'acquérir."
Dans ce nouveau livre, la romancière se raconte à travers le personnage d’une étudiante bruxelloise. Les aérostats sont des aéronefs dont la sustentation est due à un gaz plus léger que l'air. Elle nous emmène pour la première fois dans son pays natal. Ange, 19 ans "mène une vie assez banale" et étudie la philologie. Après avoir répondu à une petite annonce, elle donne des cours de littérature à Pie, un lycéen de 16 ans dyslexique. La romancière souhaitait avec cette rencontre explorer comment deux "très jeunes gens, qui sont chacun à leur manière, très emprisonnés" peuvent s’aider à avancer. "Ange c’est moi à 19 ans" avoue Amélie Nothomb, qui confie avoir également été, au même âge, "terriblement sérieuse" comme son héroïne. "Elle a beaucoup de points communs avec moi" insiste-t-elle, en pointant notamment les études et les difficultés de la jeune femme à rencontrer des amis
Adrien BORNE : Mémoire de soie (J.-C. Lattès)
Ce 9 juin 1936, Émile a vingt ans et il part pour son service militaire. Pourtant, rien ne vient bousculer les habitudes de ses parents à La Cordot. Peu importe qu’il les quitte pour deux ans, pas de fierté ni d’inquiétude. Il faut dire qu’il n’y a pas de héros en uniforme chez eux, la Grande Guerre a épargné les siens, même si c’est un temps dont on ne parle jamais, pas plus qu’on évoque l’ancienne magnanerie, ultime fierté familiale où, jusqu’en 1918, on a élevé les vers à soie.
Ce matin, sa mère n’a témoigné d’aucune tendresse particulière. Il y a juste ce livret, fourré au fond du sac de son fils, avant qu’il ne monte dans le bus pour Montélimar. Un livret de famille. À l’intérieur, deux prénoms. Celui de sa mère, Suzanne, et un autre. Baptistin. Ce n’est pas son père, alors qui est-ce ?
Pour comprendre, il faut dévider le cocon et tirer le fil, jusqu’à remonter au premier acte de cette malédiction familiale.
Ce premier roman virtuose, à l’écriture envoûtante et aux personnages âpres, nous plonge au cœur d’un monde où le silence est règle et la douceur un luxe. Il explore les tragédies intimes et la guerre, celle qui tord le cou au merveilleux, qui dessine des géographies familiales à angle droit. Il raconte la mécanique de l’oubli, mais aussi l’amour, malgré tout, et la vie qui s’accommode et s’obstine.
George ELIOT : Le moulin sur la Floss (Archipoche)
Élevée au moulin de Dorlcote, dans les paysages verdoyants du Lincolnshire, la toute jeune et idéaliste Maggie Tulliver forme avec son frère Tom un couple lié par un amour indestructible.
Ce lien est pourtant mis à mal après la mort de leur père, que la faillite a contraint à vendre son moulin. Maggie se morfond dans sa nouvelle vie et se rapproche un peu plus de Philip Wakem, un jeune homme sensible et cultivé, issu d’une famille rivale. Au grand dam de Tom, qui a dû abandonner ses études pour subvenir aux besoins des siens, au prix d’un labeur acharné…
L’intérêt soudain que lui manifeste Stephen, le fiancé de sa cousine, met un comble au trouble de Maggie, tiraillée entre raison et sentiments. C’est alors qu’entre en scène un personnage inattendu : la puissante Floss en crue, qui pourrait bien tout emporter…
Hideo FURUKAWA : Ô chevaux, la lumière est pourtant innocente (Editions Philippe Picquier)
Ecrit un mois à peine après le séisme et la catastrophe nucléaire qui ont dévasté en 2011 le Nord-Est du Japon, ce livre est l’incandescente mise à l’épreuve de l’écriture face au réel et confirme avec éclat Furukawa Hideo comme l’un des écrivains les plus passionnants de sa génération.
Furukawa Hideo est né à Fukushima, mais il n’était pas là au moment de la catastrophe, il ne l’a pas ressentie dans sa chair. Devant les images des médias, le choc le plonge dans une sensation d’irréalité, où l’avant et l’après sont indiscernables.
Il décide de partir à Fukushima, pour s’irradier de réel. Bilan de ses années d’écriture, journal d’un voyage aux rives du désastre, tentative de vivre, d’écrire et de penser l’indicible, ce texte déroutant, poignant est aussi une ode à ces chevaux rescapés du tsunami, rendus à la liberté et à la solitude, dont le besoin de consolation, comme celui de leurs frères humains, est impossible à apaiser.