Notes de lecture d'une adhérente

Publié le par universite-d-anchin

"L’anomalie"   d’Hervé  Le Tellier

                        Prix Goncourt  2020,   chez Gallimard.

                Le piège pour celui qui l’a lu,  est de ne pouvoir parler de ce livre, sans avoir peur de dévoiler l’intrigue et de gâcher le plaisir d’autres lecteurs.

                Il est question d’avion, de passagers  sur un vol Paris- New-York. Le génie de l’écrivain est de vouloir amener le lecteur à se poser des questions  métaphysiques,  scientifiques, religieuses,  environnementales. Il  effleure des sujets comme la Pop  Musique,  les probabilités, la Théorie des Cordes.

                Non pessimiste,  dramatique à coup sûr,  cocasse,  plein d’humour parfois. On termine le livre avec l’envie d’en discuter, de vouloir approfondir dans différents domaines,  comme la notion du temps dont parle Etienne Klein, physicien et philosophe.

                Prix Goncourt, récompensé  entr’autres , par son originalité,  Hervé Le Tellier adresse un agréable « pied de nez » à nos certitudes.

 

   « Les Impatientes »    de Djaïli  Amadou Amal

                               Prix Goncourt des lycéens, 2020.

                 Un mot s’égrène tout au long de ce livre : « Patience ».

                Patience, c’est la recommandation qu’un père adresse à sa fille,  le jour de son mariage.  Telle est la seule valeur de cet engagement,   qui ne concerne que la femme. Page 17,  on découvre toute la litanie des règles auxquelles, elle doit se soumettre. Soumission totale à l’homme.

                Ramla,  Safira,  17 et 15 ans qui se marient le même jour, ne font que prolonger la tradition imposée à leurs mères. La cérémonie  se déroule au nord du Cameroun ,  chez les Peules, dans un domaine immense, entouré d’une enceinte de hauts murs dans lequel   le père règne en maître ,au milieu de ses quatre femmes et trente enfants.

                Safira, la plus jeune,   subira un viol  « légitime »,   le jeune marié ayant ingurgité tramadol, viagra et alcool.

                Ce même jour, Safira, trente sept ans, mariée depuis  vingt ans, se trouve acculée à recevoir la seconde épouse,  Ramla, dix sept ans.

                Souffrances pour chacune d’elles,  auxquelles, seule la patience permet de s’accoutumer. Djaïli Amadou Amal a vécu cette situation qu’elle dénonce.  Le prix Goncourt donne plus d’’importance  à son appel.

                Offusqués,   révoltés par ces  pratiques, nous, qui sommes de culture occidentale, reconnaissons, avec  humilité,  que ce combat n’est pas terminé, quel  que soit le pays.  En 1871, George Eliot  (à la Pléiade,  depuis le dix sept. 2020)  et qui se cache sous un nom  masculin, écrit :

« … cette femme était trop jeune pour s’élever  au niveau altier de la condition d’épouse -  puisqu’elle ne se montrait pas incolore, informe, résignée d’avance à tout. »

                B.F. 

 

 

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