Le club lecture, réuni à la Maison des Associations, a sélectionné quelques ouvrages (avril 2022)

Publié le par universite-d-anchin

(est joint pour chaque ouvrage le résumé de quatrième de couverture).

Clara DUPONT-MONOD : S’adapter (Stock)

C’est l’histoire d’un enfant aux yeux noirs qui flottent, et s’échappent dans le vague, un enfant toujours allongé, aux joues douces et rebondies, aux jambes translucides et veinées de bleu, au filet de voix haut, aux pieds recourbés et au palais creux, un bébé éternel, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante et des montagnes protectrices ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l’aîné qui fusionne avec l’enfant, qui, joue contre joue, attentionné et presque siamois, s’y attache, s’y abandonne et s’y perd. Celle de la cadette, en qui s’implante le dégoût et la colère, le rejet de l’enfant qui aspire la joie de ses parents et l’énergie de l’aîné. Celle du petit dernier qui vit dans l’ombre des fantômes familiaux tout en portant la renaissance d’un présent hors de la mémoire.

Comme dans un conte, les pierres de la cour témoignent. Comme dans les contes, la force vient des enfants, de l’amour fou de l’aîné qui protège, de la cadette révoltée qui rejettera le chagrin pour sauver la famille à la dérive. Du dernier qui saura réconcilier les histoires.

La naissance d'un enfant handicapé racontée par sa fratrie.

Un livre magnifique et lumineux.

Prix Fémina du roman français 2021.

Nicolas MATHIEU : Connemara (Actes Sud)

Hélène a bientôt 40 ans. Elle a fait de belles études, une carrière. Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : se tirer, changer de milieu, réussir. Et pourtant, le sentiment de gâchis est là, les années ont passé, tout a déçu.
Christophe, lui, n’a jamais quitté ce bled où ils ont grandi avec Hélène. Il n’est plus si beau. Il a fait sa vie à petits pas, privilégiant les copains, la teuf, remettant au lendemain les grandes décisions, l’âge des choix. On pourrait croire qu’il a tout raté. Et pourtant, il croit dur comme fer que tout est encore possible.
Connemara c’est l’histoire d’un retour au pays, d’une tentative à deux, le récit d’une autre chance et d’un amour qui se cherche par-delà les distances dans un pays qui chante Sardou et va voter contre soi.

George ORWELL : 1984 (Gallimard)

Année 1984 en Océanie. 1984 ? C'est en tout cas ce qu'il semble à Winston, qui ne saurait toutefois en jurer. Le passé a été oblitéré et réinventé, et les événements les plus récents sont susceptibles d'être modifiés. Winston est lui-même chargé de récrire les archives qui contredisent le présent et les promesses de Big Brother. Grâce à une technologie de pointe, ce dernier sait tout, voit tout. Il n'est pas une âme dont il ne puisse connaître les pensées. On ne peut se fier à personne et les enfants sont encore les meilleurs espions qui soient. Liberté est Servitude. Ignorance est Puissance. Telles sont les devises du régime de Big Brother. La plupart des Océaniens n'y voient guère à redire, surtout les plus jeunes qui n'ont pas connu l'époque de leurs grands-parents et le sens initial du mot "libre". Winston refuse cependant de perdre espoir. Il entame une liaison secrète et hautement dangereuse avec l'insoumise Julia et tous deux vont tenter d'intégrer la Fraternité, une organisation ayant pour but de renverser Big Brother. Mais celui-ci veille...

Argumentaire éditeur

Traduction nouvelle. Le célèbre et glaçant roman de George Orwell se redécouvre dans une nouvelle traduction, plus directe et plus dépouillée, qui tente de restituer la terreur dans toute son immédiateté mais aussi les tonalités nostalgiques et les échappées lyriques d'une oeuvre brutale et subtile, équivoque et génialement manipulatrice.

Résumé d'une nouvelle traduction :

En 1984, les guerres nucléaires ont divisé le monde en trois blocs : l’Eurasia, l’Estasia et l’Oceania. Big Brother est à la tête de l’Oceania, société totalitaire dominée par la surveillance, le mensonge et la manipulation. Un jour, Winston Smith, employé du ministère de la Vérité, finit par comprendre les pratiques douteuses du Parti… Découvrez ce récit dystopique de George Orwell, devenu un classique de la littérature d’anticipation. Attention : Big Brother vous regarde !

François-Guillaume LORRAIN : Scarlett (Flammarion)

Publier le roman-fleuve de Margaret Mitchell était déjà une gageure, mais faire d'Autant en emporte le vent un film était pure folie. Des centaines de décors, de costumes et d'acteurs pour un film d'une longueur invraisemblable : un défi qui aurait pu ruiner David O. Selznick, son producteur mégalomane, bien décidé à réussir "le plus grand film de tous les temps". Par-delà les tractations cocasses, les difficultés d'adaptation et les imprévus en tous genres, une question centrale s'invite au cœur des débats qui agitent les États-Unis : qui pour incarner Scarlett ? Trois années à voir défiler un bal d'actrices parmi les plus célèbres comme des milliers d'inconnues qui participent à ce casting homérique. Trois années où, à l'ombre des paillettes, Hattie McDaniel doit faire accepter à la communauté noire qu'elle préfère jouer le rôle d'une domestique plutôt que d'en être une.

Dans ce roman trépidant, François-Guillaume Lorrain fait revivre les affres, les plaisirs et les jours des protagonistes de cette aventure qui marqua l'âge d'or d'Hollywood : le moralement douteux David O. Selznick, la très obstinée Vivien Leigh, le flegmatique Clark Gable, et Hattie McDaniel, la première interprète noire oscarisée pour le rôle qu'on lui reprochait pourtant d'endosser.

Oscar WILDE : L’importance d’être constant (Flammarion)

Dernière pièce d'Oscar Wilde, "L'Importance d'être constant" brille des feux d'un langage habité par la grâce: s'y manifestent la puissance et la modernité de la réflexion de l'auteur sur la fiction, mais aussi son inventivité subversive et satirique, son esprit généreux et étincelant d'élégance et de drôlerie.

 

Jim FERGUS : Marie Blanche (Le Cherche Midi)

Une inoubliable fresque familiale à travers un siècle et trois continents : l'auteur de Mille femmes blanches confirme son exceptionnel talent de conteur et nous offre un chef-d’œuvre.

1995, région des Grands Lacs. Jim Fergus rend visite à sa grand-mère, Renée, 96 ans. Fille d'aristocrates français désargentés, mariée trois fois, celle-ci a connu un destin hors du commun, qui l'a menée de son petit village natal de la région de Senlis jusqu'aux États-Unis, en passant par les sables de l'Égypte. D'un caractère entier, froide et tyrannique, elle a brisé la vie de sa famille, en particulier celle de sa propre fille, Marie-Blanche, la mère de Jim. Pour essayer de la comprendre, et peut-être de lui pardonner, celui-ci va tenter de retracer son parcours.

En parallèle, à travers le journal intime de sa mère, l'écrivain nous fait entrer dans l'intimité de celle-ci. Internée en 1966 dans un asile de Lausanne, Marie-Blanche se souvient de sa vie, commencée comme un conte de fées mais qui prit peu à peu des allures de tragédie.

Jim Fergus s'inspire ici de son histoire personnelle pour nous offrir une saga familiale bouleversante. À la façon de Dalva, de Jim Harrison, il inscrit l'intime dans l'Histoire et nous présente d'inoubliables portraits de femmes dans la tourmente. On retrouve surtout dans cette fresque qui s'étend sur un siècle et trois continents toute la puissance romanesque de l'auteur de Mille femmes blanches associée à une force d'émotion rare.

Marie-Blanche est le troisième roman de Jim Fergus, après Mille femmes blanches (Le Cherche Midi, 2000), vendu à près de 400 000 exemplaires en France, et La Fille sauvage (Le Cherche Midi, 2004). Jim Fergus a consacré cinq années à l'écriture de ce roman, qui est publié en France en exclusivité mondiale.

Camille KOUCHNER : La familia grande (Seuil)

« Souviens-toi, maman : nous étions tes enfants. »
C.K.
C’est l’histoire d’une grande famille qui aime débattre, rire et danser, qui aime le soleil et l’été.
C’est le récit incandescent d’une femme qui ose enfin raconter ce qui a longtemps fait taire la familia grande.
Camille Kouchner, 45 ans, est maîtresse de conférences en droit. La familia grande est son premier livre.

 

Erik ORSENNA : Briser en nous la mer gelée (Gallimard)

Voici l'histoire d'un amour fou. Suzanne et Gabriel se rencontrent. Coup de foudre. Dès le dîner du lendemain, Gabriel demande Suzanne en mariage. Les quatre années qui suivent ce OUI virent au cauchemar. Suzanne et Gabriel partagent pourtant bien des choses, à commencer par leur passion de Savoir. Mais comment recommencer à aimer lorsque vos vies précédentes, et leurs fantômes, vous collent encore à la peau ? Comment se lancer dans cette aventure, dans cette traversée qu'est l'amour ? Bref, ce couple tremble, au lieu d'oser. Et se déchire. Ils s'étaient dit Oui devant le maire. Mais les Non en eux l'emportaient. La saison I de leur amour s'achève par un divorce prononcé le 10 octobre 2011 par madame Anne Bérard, vice-présidente aux affaires familiales (Tribunal de grande instance de Paris)

Ce livre ne lui est pas seulement dédié, ainsi qu'à sa greffière, madame Cerutti. C'est une longue lettre à elle adressée pour la remercier. Car en les séparant, « puisque telle semble être votre décision », elle sortit de sa réserve réglementaire pour faire part de sa conviction qu'« elle sentait en eux beaucoup d'amour ». La saison II va lui donner, ô combien, raison. Gabriel ne se contente pas de pleurer son amour perdu. Il part pour le Grand Nord et s'y trouve une fraternité immédiate avec ces étendues gelées. C'est alors, au cœur d'une tempête, qu'un message lui vient. Suzanne. « Je sais que tu vas t'embarquer pour une traversée risquée. Alors je voulais que tu saches que je t'ai aimé ». De battre le cœur ne s'arrête plus. D'autant que Suzanne arrive. Suzanne, ma Suzanne et sa leçon de courage. Ils partiront, ensemble, vers le détroit de Béring, et les deux îles jumelles Diomède, l'américaine et la russe : entre les deux court la ligne de changement de date. Vont-ils enfin s'installer dans le Temps ? Et qu'est-ce qu'un détroit ? Un bras de mer resserré entre deux continents. Comme l'amour. L'amour est une Géographie. Kafka avait raison : un livre doit être une hache pour briser en nous la mer gelée. L'amour, c'est pareil. Merci, madame la Juge. Après L'exposition coloniale, après Longtemps, l'heure était revenue pour moi de m'embarquer pour la seule exploration qui vaille : aimer

 

Jean-Christophe RUFIN : Les flammes de pierre (Gallimard)

"Rémy et Laure partageaient le sommet de Croisse-Baulet et, si modeste qu'il fût, il faisait pour eux de cet instant un moment inoubliable. Rémy connaissait trop la force de cette communion pour y mêler les gestes minuscules de l'amour. Il sentait que son désir était partagé, que cette émotion avait la valeur d'une étreinte et que Laure, pas plus que lui, ne pourrait l'oublier. Tout devait garder son ampleur, sa grâce. Les petites effusions, les maladroites caresses humaines, dans ces décors de lumière, d'espace et de vent, sont dérisoires et même insupportables. Il fallait laisser l'esprit se mouvoir sans contraintes. Le regard était suffisant pour exprimer l'émoi et celui de Laure parlait sans ambiguïté. Ils retirèrent les peaux de phoque des skis, réglèrent les fixations pour la descente et raccourcirent les bâtons. Puis, sans se hâter, l'esprit plein d'un moment qu'il était inutile de faire durer tant il était saturé d'infini, ils s'élancèrent dans la pente."

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