Le club lecture, réuni à la Maison des Associations, a sélectionné quelques ouvrages (janvier 2025)
Est joint pour chaque ouvrage le résumé de quatrième de couverture.
Sawako ARIYOSHI : Le crépuscule de Shigezo (Folio)
Devenu veuf, Shigezo est recueilli par son fils et sa belle- fille. Et c'est sur celle-ci, Akiko, que va reposer cette lourde charge, avec les problèmes concrets que cela implique. Mais alors que le vieil homme glisse vers une seconde enfance, elle découvrira qu'il symbolise peut-être l'amour le plus authentique, le plus désintéressé qu'elle ait jamais connu.
Laurent GAUDE : Ouragan (J’ai Lu)
À la Nouvelle-Orléans, alors qu'une terrible tempête est annoncée la plupart des habitants fuient la ville. Ceux qui n'ont pu partir devront subir la fureur du ciel. Rendue à sa violence primordiale, la nature se déchaîne et confronte chacun à sa vérité intime : que reste-t-il en effet d'un homme au milieu du chaos, quand tout repère social ou moral s'est dissous dans la peur ? Seul dans sa voiture, Keanu fonce vers les quartiers dévastés, au cœur de la tourmente, en quête de Rose, qu'il a laissée derrière lui six ans plus tôt et qu'il doit retrouver pour, peut-être, donner un sens à son existence... Dans un saisissant décor d'apocalypse, Laurent Gaudé met en scène une dizaine de personnages qui se croisent ou se rencontrent. Leurs voix montent collectivement en un ample choral qui résonne comme le cri de la ville abandonnée à son sort. Roman ambitieux à l'écriture emphatique et incantatoire, "Ouragan" mêle la gravité de la tragédie à la douceur bienfaisante de la fable pour exalter la fidélité, et l'émouvante beauté de ceux qui restent debout. Tout le monde fuit sauf Josephine Linc. Steelson, négresse depuis presque 100 ans. Keanu Burns qui a quitté sa plateforme pétrolière et vient retrouver Rose et son fils Byron, qui va s'échapper dans la ville : il faut retrouver le "petit négrillon". Les échappés de la prison. Un pasteur d'église. Ils vont tous se réfugier au stade Superdome. Les digues lâchent, les cars d'évacuation arrivent les chercher, tous ?
Olivier GUEZ : Mesopotamia (Grasset)
Vous ne la connaissez pas, pourtant elle a tenu le monde entre ses mains. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Gertrude Bell a dessiné les frontière de l'Orient, dans ce désert sauvage où tout a commencé : le pays entre deux fleuves, le Tigre et l'Euphrate. Aventurière, archéologue, espionne, parlant l'arabe et le persan, elle fut la première femme puissante de l'Empire britannique, mais aussi une héroïne tragique. Idéaliste comme son ami et frère d'âme Lawrence d'Arabie. Impérialiste et courageuse comme le jeune Winston Churchill. Enfant aimée et incomprise d'une riche famille victorienne. Amoureuse éperdue. Et une énigme pour nous : celle des femmes que l'Histoire a effacées. Olivier Guez lui rend sa gloire et nous offre une épopée flamboyante : de la découverte de gigantesques gisements pétroliers aux jeux de pouvoir cruels entre Britanniques, Français et Allemands, des négociations sous les tentes bédouines aux sables de Bagdad où se perdent nos rêves. Le roman de Gertrude Bell dessine la vaste fresque de la première mondialisation, quand le plus grand empire de tous les temps s'approprie une contrée mythique et maudite, terre d'Abraham, du déluge et de Babel, tombeau d'Alexandre le Grand : la Mésopotamie.
Viola ARDONE : Les merveilles (Albin Michel)
Elba porte le nom d’un fleuve : c’est sa mère qui l’a choisi. Seuls les fleuves circulent librement, lui disait-elle, avant de disparaître mystérieusement. Depuis, Elba grandit seule dans cet endroit qu’elle nomme le monde-à-moitié : un asile psychiatrique, à Naples. C’est là qu’elle pose son regard d’enfant, sur le quotidien de cette « maison des fêlés, avec dedans plein de gens qui ressemblent à des félins », nourrissant de ses observations son Journal des maladies du mental. Jusqu’au jour où le jeune docteur Fausto Meraviglia décide de libérer les patients, comme le prévoit une loi votée quelques années plus tôt en 1978, et de prendre Elba sous son aile. Lui qui n’a jamais été un bon père apprend le poids et la force de la paternité. Après le succès du Train des enfants et du Choix, Viola Ardone poursuit son exploration de l’Italie du XXe siècle. Une ode aux mots qui rendent libre et au pouvoir des femmes, par l’une des grandes voix de la littérature italienne d’aujourd’hui.
François BUSNEL : Les grands mythes : dieux et héros de la mythologie grecque (Arte France)
Les grands mythes sont des histoires de super-héros autant que des précis de métaphysique, des romans psychologiques aussi bien que des thrillers décapants. Ils nous permettent d'appréhender un sentiment, une émotion, une folie. Ils représentent la part secrète – mais essentielle – de nos sociétés. Ils dépeignent les conflits intérieurs qui rongent des hommes et des dieux humains, trop humains. Tout est là : l'amour, la mort, la sexualité, la guerre, la jalousie, la trahison, la volonté de pouvoir, le bonheur, le deuil, la malédiction, le suicide, le sacrifice, la faute, la transgression, le don de soi. Les grands mythes éclairent un monde où les repères sont confus. Les Grecs, en rapportant ces grands mythes, ont inventé le suspense en même temps que la poésie, la tragédie et la philosophie. Socrate ne s'y trompe pas qui convoque Zeus et sa bande à tout bout de champ pour mieux aider le commun des mortels à penser. Il y a là de l'ironie, de la comédie, de l'espoir et du désespoir. La vie, en somme. Tout est tragique, tout est poétique, tout est philosophique : tel est le mantra des Grecs, la magistrale leçon qu'ils nous offrent.» (François Busnel) François Busnel conte avec passion et précision, en se fondant sur les textes les plus anciens, les destins de Zeus, Thésée, Aphrodite, Orphée... Une balade au cœur des mythes grecs et de ses héros, dont la force poétique et la portée universelle ont nourri l'imaginaire des artistes au fil des siècles. Le livre invite au voyage à travers les musées du monde entier, à la découverte de ces œuvres d'art inspirées, illustrée par les chefs-d'œuvre de Botticelli, Picasso, Munch, Klimt et bien d'autres.
Jean-Pierre CABANES : L’annonce faite à Goering (Albin Michel)
Dans un Paris occupé, où Goering pille les tableaux juifs pour sa collection personnelle, un couple entre en résistance. Ces amants rebelles sauront-ils protéger la collection familiale ? Survivront-ils à un régime d'une violence inouïe ?
LUZ : Deux filles nues (Alin Michel)
Un siècle d`histoire vu par un tableau. Tout commence en 1919 dans une forêt en bordure de Berlin. Otto Mueller peint Deux filles nues. De l`atelier de l`artiste aux murs du bureau de son premier propriétaire, le tableau observe le quotidien avant d`être emporté par les tribulations de cette période noire : l`arrivée d`Hitler au pouvoir, l`antisémitisme d`État, l`art moderne qualifié de «dégénéré» par les nazis, la spoliation des familles juives, les expositions, les ventes, les bûchers... Acteur passif d`un monde qui le dépasse, Deux filles nues est un survivant. Fruit d`une enquête menée par Luz, ce roman graphique et historique nous appelle à la plus grande vigilance face à toutes les formes de censures politiques et culturelles.
Eric-Emmanuel SCHMITT : Les perroquets de la place d’Arezzo (Albin Michel)
Les grands platanes autour de la place d'Arezzo sont envahis par les perruches et les perroquets. Dans ce lieu vit une des populations les plus huppées de Bruxelles. Toutes sortes de personnes se croisent gouvernées par leurs passions, leurs désirs, leurs fantasmes amoureux et sexuels. Jusqu'au jour où leur parvient une lettre anonyme, identique, envoyée par une colombe...
Eric-Emmanuel SCHMITT : La Traversée des temps tome 1 - Paradis perdus (Albin Michel)
Cette « Traversée des temps » affronte un prodigieux défi : raconter l'histoire de l'humanité sous la forme d'un roman. Faire défiler les siècles, en embrasser les âges, en sentir les bouleversements, comme si Yuval Noah Harari avait croisé Alexandre Dumas. Depuis plus de trente ans, ce projet titanesque occupe Eric-Emmanuel Schmitt. Accumulant connaissances scientifiques, médicales, religieuses, philosophiques, créant des personnages forts, touchants, vivants, il lui donne aujourd'hui naissance et nous propulse d'un monde à l'autre, de la préhistoire à nos jours, d'évolutions en révolutions, tandis que le passé éclaire le présent
« Paradis perdus » lance cette aventure unique. Noam en est le héros. Né il y a 8000 ans dans un village lacustre, au cœur d'une nature paradisiaque, il a affronté les drames de son clan le jour où il a rencontré Noura, une femme imprévisible et fascinante, qui le révèle à lui-même. Il s'est mesuré à une calamité célèbre : le Déluge. Non seulement le Déluge fit entrer Noam-Noé dans l'Histoire mais il détermina son destin. Serait-il le seul à parcourir les époques ? (Quatrième de couverture de l'édition Albin-Michel 2021).
Natacha APPANAH : La mémoire délavée (Le Mercure de France)
Ce poignant récit s'ouvre sur un vol d'étourneaux dont le murmure dans une langue secrète fait écho à toutes les migrations et surtout à celle d'aïeux, partis d'un village d'Inde en 1872 pour rejoindre l'île Maurice. C'est alors le début d'une grande traversée de la mémoire, qui fait apparaître autant l'histoire collective des engagés indiens que l'histoire intime de la famille de Nathacha Appanah. Ces coolies venaient remplacer les esclaves noirs et étaient affublés d'un numéro en arrivant à Port-Louis, premier signe d'une terrible déshumanisation dont l'autrice décrit avec précision chaque détail. Mais le centre du livre est un magnifique hommage à son grand-père, dont la beauté et le courage éclairent ces pages, lui qui travaillait comme son propre père dans les champs de canne, respectant les traditions hindoues mais se sentant avant tout mauricien. La grande délicatesse de Nathacha Appanah réside dans sa manière à la fois directe et pudique de raconter ses ancêtres mais aussi ses parents et sa propre enfance comme si la mémoire se délavait de génération en génération et que la responsabilité de l'écrivain était de la sauver, de la protéger. Elle signe ici l'un de ses plus beaux livres, essentiel.
Joris(Karl HUYSMANS : A rebours (Folio)
"La Bible de l'esprit décadent et de la "charogne" 1900. À travers le personnage de des Esseintes, Huysmans n'a pas seulement résumé, immortalisé les torpeurs, les langueurs, les névroses vénéneuses et perverses du siècle finissant. Des Esseintes est aussi un héros kierkegaardien, à la fois grotesque et pathétique, une des plus fortes figures de l'angoisse qu'ait laissées notre littérature. Fils spirituel de René et de la génération du mal du siècle, il annonce à bien des égards le Bardamu de Céline et le Roquentin de "La Nausée"." Huysmans crée ici un personnage fascinant, des Esseintes, qui représente ce qu'on a appelé "la décadence"; dégoûté de la vulgaire réalité, il cherche désespérément, en recourant sans cesse à l'artifice, des sensations rares et des plaisirs toujours nouveaux, jusqu'à l'hallucination, presque jusqu'à la folie. Dans le tohu-bohu qui accompagna la publication d'"À rebours" en 1884, Barbey d'Aurevilly écrivait : "Après un tel livre, il ne reste plus à l'auteur qu'à choisir entre la bouche d'un pistolet ou les pieds de la croix". Huysmans lui donna raison en se convertissant peu après.
Claudie GALLAY : Les jardins de Torcello (Actes Sud)
Jess, que l'on a rencontrée dans "Avant l'été", est aujourd'hui une jeune femme heureuse d'une vingtaine d'années. Guide touristique à Venise, elle arpente la ville dans tous ses moindres recoins et découvre les nombreuses histoires qui la composent. Mais un jour, le propriétaire de l'appartement dans lequel elle réside dans le centre de la Sérénissime, décide de vendre. Elle doit rapidement trouver un nouveau lieu de vie dans une ville prise d'assaut par les touristes et les riches étrangers. Elle rencontre alors Maxence, que l'on dit être le plus grand avocat de la région et qui vit dans une maison sur l'île de Torcello.
Nastassja MARTIN : Croire aux fauves (Gallimard)
« Ce jour-là, le 25 août 2015, l'événement n'est pas : un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du Kamtchatka. L'événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Non seulement les limites physiques entre un humain et une bête qui, en se confrontant, ouvrent des failles sur leurs corps et dans leurs têtes. C'est aussi le temps du mythe qui rejoint la réalité ; le jadis qui rejoint l'actuel, le rêve qui rejoint l'incarné. »