Le club lecture, réuni salle Faveau, a sélectionné quelques ouvrages (juin 2021)

Publié le par universite-d-anchin

Le club lecture, réuni salle Faveau, a sélectionné quelques ouvrages (juin 2021) (est joint pour chaque ouvrage le résumé de quatrième de couverture).

Olivier NOREK : Impact (Michel Lafon)

Face au mal qui se propage et qui a tué sa fille, pour les millions de victimes passées et les millions de victimes à venir, Virgil Solal entre en guerre, seul, contre des géants

 Tiffany MCDANIEL : Betty (Gallmeister)

"Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne." La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour, toutes ces histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler. Betty raconte les mystères de l’enfance et la perte de l’innocence. À travers la voix de sa jeune narratrice, Tiffany McDaniel chante le pouvoir réparateur des mots et donne naissance à une héroïne universelle.

Slavomir RAWICZ : A marche forcée (Phébus)

La présente réédition (dans une traduction nouvelle) de ce classique absolu de l'aventure vécue est due à l'initiative de Nicolas Bouvier, qui n'aura pas eu le temps de l'accompagner jusqu'à son terme. « Ce n'est pas de la littérature, tenait-il à préciser, c'est peut-être mieux que ça... Certains livres sont assez forts pour se passer des secours du style. » Hiver 1941. Une petite troupe de bagnards s'évade d'un camp russe situé tout près du Cercle polaire. Ils ne connaissent pas grand-chose à la géographie. Ils songent « simplement » à gagner à pied l'Inde anglaise : le soleil, pensent-ils, leur indiquera au moins la direction du sud. Aucun d'eux n'est capable, sur les milliers de kilomètres qu'il leur faut parcourir, ils y mettront deux ans, de situer le désert de Gobi... que plusieurs réussiront pourtant à franchir sans provision d'eau. L'innocence, parfois, est la meilleure alliée du courage...

David LE BAILLY : L’autre Rimbaud (L’iconoclaste)

La photo est célèbre. Celle d’un premier communiant, cheveux ramenés sur le côté, regard qui défie l’objectif. Ce garçon-là s’appelle Arthur Rimbaud. Ce qu’on ignore, c’est que, sur la photo d’origine, pose à côté de lui son frère aîné, Frédéric. Cet autre Rimbaud a été volontairement rayé de l’image, comme il a été oublié par les plus grands spécialistes du poète. Pourtant, les deux frères furent d’abord fusionnels, compagnons d’ennui dans leurs Ardennes natales, auprès d’une mère acariâtre abandonnée par son mari. Puis leurs chemins se sont séparés. L’un a été élevé au rang de génie, tandis que l’autre, conducteur de calèche vu comme un raté, fut ostracisé par sa famille, gommé de la correspondance d’Arthur et dépossédé des droits sur son œuvre. Alors qu’on croyait tout savoir de la famille Rimbaud, il restait donc ce secret, que David Le Bailly nous dévoile dans un livre unique, jonglant entre enquête et roman. Durant plusieurs mois, il s’est plongé dans les archives, a arpenté les rues de Charleville et les paysages sans relief du sud des Ardennes, retrouvant même les rares descendants de Frédéric Rimbaud. Entre les pages, l’auteur vient habilement glisser sa voix de fils unique pour s’interroger sur la complexité des rapports familiaux. Une révélation sur l’un des plus grands mythes de la littérature française Un roman singulier où la fiction se mêle à l’enquête.

Eric FOTTORINO : Le dos crawlé (Gallimard)

Eté 1976, sur la côte atlantique, dans la région de Royan. C'est Marin, treize ans, qui raconte : son amitié amoureuse avec Lisa, dix ans ; son oncle Abel, brocanteur, chez qui il passe les vacances tandis que ses parents travaillent aux champs, en Corrèze ; Plouff le chien et Grizzly le chat ; les premières cigarettes, les premiers baisers ; madame Contini, la mère de Lisa, une drôle de bourgeoise aux mœurs très libres... Ce nouveau roman d'Eric Fottorino décrit le monde des adultes vu par le regard d'un enfant, à la fois naïf et curieux. L'auteur compose une espèce de huis clos entre deux gosses liés par un amour très pur, face à une réalité pas toujours drôle ni intelligible...

Sylvain TESSON : Notre-Dame de Paris (Editions des Equateurs)

À l’esprit, dans l’ordre : l’effroi, les analyses, les souvenirs. L’effroi, c’est l’impensable mêlé au sublime. Les images du brasier sont belles. Beauté horrifique, gravure en fusion de Gustave Doré. Tout homme a un rendez-vous quotidien avec le paysage qu’il habite. Je vis sur les quais de la Seine, entre l’église Saint-Julien- le-Pauvre où fut enterrée ma mère et l’église Saint-Séverin où fut baptisé Huysmans. Notre-Dame est là, tout près, reine mère de sa couvée d’églises. Je séjourne «sous le commandement des tours de Notre-Dame » (Péguy dans Les Sept contre Paris). S. T. Ce livre est publié avec le soutien de l’Imprimerie Floch à Mayenne. Tous les bénéfices seront reversés à la Fondation du Patrimoine.

Alexis MICHALIK : Loin (Le Livre de Poche)

Tout commence par quelques mots griffonnés au dos d'une carte postale : "Je pense à vous, je vous aime." Ils sont signés de Charles, le père d'Antoine, parti vingt ans plus tôt sans laisser d'adresse. Avec son meilleur ami, Laurent, apprenti journaliste, et Anna, sa jeune soeur complètement déjantée, Antoine part sur les traces de ce père fantôme. C'est l'affaire d'une semaine, pense-t-il... De l'ex-Allemagne de l'Est à la Turquie d'Atatürk, de la Géorgie de Staline à l'Autriche nazie, de rebondissements en coups de théâtre, les voici partis pour un road movie généalogique et chaotique à la recherche de leurs origines insoupçonnées. Alexis Michalik a décidément le goût de l'aventure : après le succès phénoménal d'Edmond, le comédien, metteur en scène et dramaturge couronné par cinq Molières, nous embarque à bord d'un premier roman virevoltant, drôle et exaltant.

James BALDWIN : Blues for Mister Charlie (Dial Press)

Tragédie en trois actes de James Baldwin , produit et publié en 1964. Dénonciation du sectarisme et de la haine raciale, la pièce était basée sur un procès pour meurtre qui a eu lieu dans le Mississippi en 1955. « Mister Charlie » est un terme d'argot pour un homme blanc. L'histoire concerne Richard Henry, un homme noir qui revient dans sa ville natale du Sud pour commencer une nouvelle vie et se remettre de la toxicomanie. Lyle Britten, un fanatique blanc qui le tue pour « ne pas connaître sa place », est acquitté par un jury entièrement blanc. Le racisme marque à la fois les membres noirs et blancs de la communauté qui tentent d'intervenir.

Philippe DELERM : Autumn (Gallimard)

Livre-feu, livre-fou, conçu de main de maître, Autumn nous brûle les mains dès les premières pages, en nous entraînant dans le périple insensé des peintres préraphaélites. L'aventure de Dante Gabriel Rossetti avec la belle Elizabeth Siddal ne serait pas ce qu'elle est sans le style de Philippe Delerm. Un style romanesque, cela va sans dire. Mais un style tout de même. À envoûtement du lecteur s'ajoute la magie des mots. Des mots somptueux, issus de l'ultime clarté de ces jours d'automne. Autumn est un vrai roman, avec des personnages qui se déchirent, des visages connus, comme ceux de Swinburne ou de Lewis Carroll. Le déploiement des couleurs s'efface derrière les ténèbres d'un destin en clair-obscur. On se demande, alors, si le te n'est pas le comble de la misère, et si le recours aux radis artificiels ne masque pas d'autres détresses. Philippe Delerm est un voleur de vie, mais comme c'est beau et bien dit !

Henri VINCENOT : Le pape des escargots (Gallimard)

Dans les Hauts forestiers de Bourgogne vit un chemineau truculent surnommé La Gazette. Paré d'attributs bizarres, il joue les prophètes et se dit "pape des escargots" et immortel. Il mendie mais apporte en échange sa bonne parole. La Gazette va être mêlée incidemment au destin de Gilbert, un jeune paysan qui se révèle exceptionnellement doué pour la sculpture. Ensemble et à l'écart du monde moderne ils vont vivre les aventures singulières réservées aux inspirés et aux poètes. La Gazette considère Gilbert comme son fils spirituel. Aussi essaie-t-il d'intervenir dans sa vie professionnelle et dans sa vie privée. Dans cette histoire truculente, contée admirablement par Henri Vincenot, la Bourgogne et ses monuments spirituels reçoivent un éclairage nouveau qui nous les montre à la fois dans leur grandeur mystique et dans leur beauté populaire et quotidienne.

Tracy CHEVALIER : Prodigieuses créatures (Quai Voltaire)

"La foudre m'a frappée toute ma vie. Mais une seule fois pour de vrai".
Dans les années 1810, à Lyme Regis, sur la côte du Dorset battue par les vents, Mary Anning découvre ses premiers fossiles et se passionne pour ces "prodigieuses créatures" dont l'existence remet en question toutes les théories sur la création du monde. Très vite, la jeune fille issue d'un milieu modeste se heurte aux préjugés de la communauté scientifique, exclusivement composée d'hommes, qui la cantonne dans un rôle de figuration.
Mary Anning trouve heureusement en Elizabeth Philpot une alliée inattendue. Celte vieille fille intelligente et acerbe, fascinée par les fossiles, l'accompagne dans ses explorations. Si leur amitié se double peu à peu d'une rivalité, elle reste, face à l'hostilité générale, leur meilleure arme. Avec une finesse qui rappelle Jane Austen, Tracy Chevalier raconte, dans Prodigieuses Créatures, l'histoire d'une femme qui, bravant sa condition et sa classe sociale, fait l'une des plus grandes découvertes du XIXe siècle.

 

Delphine HORVILLEUR : Vivre avec nos morts (Grasset)

« Tant de fois je me suis tenue avec des mourants et avec leurs familles. Tant de fois j’ai pris la parole à des enterrements, puis entendu les hommages de fils et de filles endeuillés, de parents dévastés, de conjoints détruits, d’amis anéantis… » Etre rabbin, c’est vivre avec la mort : celle des autres, celle des vôtres. Mais c’est surtout transmuer cette mort en leçon de vie pour ceux qui restent : « Savoir raconter ce qui fut mille fois dit, mais donner à celui qui entend l’histoire pour la première fois des clefs inédites pour appréhender la sienne. Telle est ma fonction. Je me tiens aux côtés d’hommes et de femmes qui, aux moments charnières de leurs vies, ont besoin de récits. » A travers onze chapitres, Delphine Horvilleur superpose trois dimensions, comme trois fils étroitement tressés : le récit, la réflexion et la confession. Le récit d’ une vie interrompue (célèbre ou anonyme), la manière de donner sens à cette mort à travers telle ou telle exégèse des textes sacrés et l’évocation d’une blessure intime ou la remémoration d’un épisode autobiographique dont elle a réveillé le souvenir enseveli. Nous vivons tous avec des fantômes : « Ceux de nos histoires personnelles, familiales ou collectives, ceux des nations qui nous ont vu naître, des cultures qui nous abritent, des histoires qu’on nous a racontées ou tues, et parfois des langues que nous parlons. » Les récits sacrés ouvrent un passage entre les vivants et les morts. « Le rôle d’un conteur est de se tenir à la porte pour s’assurer qu’elle reste ouverte » et de permettre à chacun de faire la paix avec ses fantômes…

Florence AUBENAS : L’inconnu de la poste (Editions de l’Olivier)

"La première fois que j'ai entendu parler de Thomassin, c'était par une directrice de casting avec qui il avait travaillé à ses débuts d'acteur. Elle m'avait montré quelques-unes des lettres qu'il lui avait envoyées de prison. Quand il a été libéré, je suis allée le voir. Routard immobile, Thomassin n'aime pas bouger hors de ses bases. Il faut se déplacer. Je lui ai précisé que je n'écrivais pas sa biographie, mais un livre sur l'assassinat d'une femme dans un village de montagne, affaire dans laquelle il était impliqué. Mon travail consistait à le rencontrer, lui comme tous ceux qui accepteraient de me voir." F.  A. Le village, c'est Montréal-la-Cluse. La victime, c'est Catherine Burgod, tuée de vingt-huit coups de couteau dans le bureau de poste où elle travaillait. Ce livre est donc l'histoire d'un crime. Il a fallu sept ans à Florence Aubenas pour en reconstituer tous les épisodes – tous, sauf un. Le résultat est saisissant. Au-delà du fait divers et de l'enquête policière, L'Inconnu de la poste est le portrait d'une France que l'on aurait tort de dire ordinaire. Car si le hasard semble gouverner la vie des protagonistes de ce récit, Florence Aubenas offre à chacun d'entre eux la dignité d'un destin. Florence Aubenas est grand reporter au journal Le Monde. Elle a notamment publié La Méprise : l'affaire d'Outreau (Seuil, 2005) et Le Quai de Ouistreham (L'Olivier, 2010), qui a connu un immense succès et redéfini la notion de journalisme d'immersion. 

 

Hervé LE TELLIER : L’Anomalie (Gallimard) Prix Goncourt 2020

"Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension. "En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d’hommes et de femmes, tous passagers d’un vol Paris - New York. Parmi eux : Blake, père de famille respectable et néanmoins tueur à gages ; Slimboy, pop star nigériane, las de vivre dans le mensonge ; Joanna, redoutable avocate rattrapée par ses failles ; ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel soudain devenu culte. Tous croyaient avoir une vie secrète. Nul n’imaginait à quel point c’était vrai. Roman virtuose où la logique rencontre le magique, 'L’Anomalie' explore cette part de nous-même qui nous échappe.

 

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