Le club lecture, réuni salle Faveau, a sélectionné quelques ouvrages (novembre 2021)

Publié le par universite-d-anchin

Le club lecture, réuni salle Faveau, a sélectionné quelques ouvrages (novembre 2021) (est joint pour chaque ouvrage le résumé de quatrième de couverture).

Delphine de VIGAN : Les enfants sont rois (Gallimard)

"La première fois que Mélanie Claux et Clara Roussel se rencontrèrent, Mélanie s'étonna de l'autorité qui émanait d'une femme aussi petite et Clara remarqua les ongles de Mélanie, leur vernis rose à paillettes qui luisait dans l'obscurité. "On dirait une enfant" pensa la première, "elle ressemble à une poupée" songea la seconde.
Même dans les drames les plus terribles, les apparences ont leur mot à dire."
A travers l'histoire de deux femmes aux destins contraires, Les enfants sont rois explore les dérives d'une époque où l'on ne vit que pour être vu. Des années Loft aux années 2030, marquées par le sacre des réseaux sociaux, Delphine De Vigan offre une plongée glaçante dans un monde où tout s'expose et se vend, jusqu'au bonheur familial.

Delphine de VIGAN : Les heures souterraines (J.-C. Lattès)

Chaque jour, Mathilde prend la ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER D jusqu’au Vert-de-Maisons. Chaque jour, elle effectue les mêmes gestes, emprunte les mêmes couloirs de correspondance, monte dans les mêmes trains. Chaque jour, elle pointe, à la même heure, dans une entreprise où on ne l’attend plus. Car depuis quelques mois, sans que rien n’ait été dit, sans raison objective, Mathilde n’a plus rien à faire. Alors, elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne parle pas, qu’elle cache à ses amis, à sa famille, ces heures dont elle a honte.
Thibault travaille pour les Urgences Médicales de Paris. Chaque jour, il monte dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Dans cette ville qui ne lui épargne rien, il est coincé dans un embouteillage, attend derrière un camion, cherche une place. Ici ou là, chaque jour, des gens l’attendent qui parfois ne verront que lui. Thibault connaît mieux que quiconque les petites maladies et les grands désastres, la vitesse de la ville et l’immense solitude qu’elle abrite.
Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai. Autour d’eux, la ville se presse, se tend, jamais ne s’arrête. Autour d’eux s’agite un monde privé de douceur.
Les heures souterraines est un roman sur la violence silencieuse. Au cœur d’une ville sans cesse en mouvement, multipliée, où l’on risque de se perdre sans aucun bruit.

Metin ARDITI : Le Turquetto (Actes Sud)

Se pourrait-il qu'un tableau célèbre - dont la signature présente une anomalie chromatique - soit l'unique oeuvre qui nous reste d'un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne : un élève prodige de Titien, que lui-même appelait "le Turquetto" (le petit Turc) ?
Metin Arditi s'est intéressé à ce personnage. Né de parents juifs en terre musulmane (à Constantinople, aux environs de 1519), ce fils d'un employé du marché aux esclaves s'exile très jeune à Venise pour y parfaire et pratiquer son art. Sous une identité d'emprunt, il fréquente les ateliers de Titien avant de faire carrière et de donner aux congrégations de Venise une oeuvre admirable nourrie de tradition biblique, de calligraphie ottomane et d'art sacré byzantin. Il est au sommet de sa gloire lorsqu'une liaison le dévoile et l'amène à comparaître devant les tribunaux de Venise...
Metin Arditi dépeint à plaisir le foisonnement du Grand Bazar de Constantinople, les révoltes du jeune garçon avide de dessin et d'images, son soudain départ... Puis le lecteur retrouve le Turquetto à l'âge mûr, marié et reconnu, artiste pris dans les subtilités des rivalités vénitiennes, en cette faste période de la Renaissance où s'accomplissent son ascension puis sa chute.
Rythmé, coloré, tout en tableaux miniature, le livre de Metin Arditi convoque les thèmes de la filiation, des rapports de l'art avec le pouvoir, et de la synthèse des influences religieuses qui est la marque particulière du Turquetto.
Né en Turquie, familier de l'Italie comme de la Grèce, Metin Arditi est à la confluence de plusieurs langues, traditions et sources d'inspiration. Sa rencontre avec le Turquetto ne doit rien au hasard, ni à l'histoire de l'art. Car pour incarner ce peintre d'exception, il fallait d'abord toute l'empathie - et le regard - d'un romancier à sa mesure.

 

Nina BOURAOUI : Satisfaction (J.-C. Lattès)

« Je pense souvent à ce qu’il restera, à ce qu’Erwan gardera de moi, de son enfance, j’aimerais saisir, révéler ses sensations sur la pellicule photographique, graver nos instants, craignant que l’amour ne disparaisse avec les souvenirs, graver l’odeur du jasmin quand nous nous approchons de notre maison, odeur de la stabilité du lieu intérieur malgré les désordres de mon cœur, contre la violence extérieure, réelle ou imaginaire, de la mer, des hommes. »
À travers la voix incandescente de Madame Akli, Nina Bouraoui nous offre un roman brûlant, sensuel et poétique qui réunit toutes ses obsessions littéraires : l’enfance qui s’achève, l’amour qui s’égare, le désir qui fait perdre la raison.

Philippe CLAUDEL : La petite fille de Monsieur Linh (Le Livre de Poche)

C'est un vieil homme debout à l'arrière d'un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est seul désormais à savoir qu'il s'appelle ainsi. Debout à la poupe du bateau, il voit s'éloigner son pays,celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l'enfant dort. Le pays s'éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaître à l'horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette.
Autre résumé:
Monsieur Linh est un vieil homme. Il a quitté son village dévasté par la guerre, n’emportant avec lui qu’une petite valise contenant quelques vêtements usagés, une photo jaunie, une poignée de terre de son pays. Dans ses bras, repose un nouveau-né. Les parents de l’enfant sont morts et Monsieur Linh a décidé de partir avec Sang diû, sa petite fille. Après un long voyage en bateau, ils débarquent dans une ville froide et grise, avec des centaines de réfugiés. Monsieur Linh a tout perdu. Il partage désormais un dortoir avec d’autres exilés qui se moquent de sa maladresse. Dans cette ville inconnue où les gens s’ignorent, il va pourtant se faire un ami, Monsieur Bark, un gros homme solitaire. Ils ne parlent pas la même langue, mais ils comprennent la musique des mots et la pudeur des gestes. Monsieur Linh est un cœur simple, brisé par les guerres et les deuils, qui ne vit plus que pour sa petite fille. Philippe Claudel accompagne ses personnages avec respect et délicatesse. Il célèbre les thèmes universels de l’amitié et de la compassion. Ce roman possède la grâce et la limpidité des grands classiques.

Peter MAY : Quarantaine (Editions du Rouergue)

Qui aurait pu imaginer une chose pareille ? Le domaine centenaire d’Archbishop’s Park, en plein cœur de Londres, défoncé au bulldozer pour y bâtir de toute urgence un hôpital. Alors qu’une épidémie sans merci a séparé la capitale britannique du reste du monde, alors que le Premier ministre lui-même vient de mourir, un ouvrier découvre sur le chantier ce qu’il reste du corps d’un enfant. Des ossements qui ne datent pas du temps des archevêques. MacNeil, l’homme qui a décidé de quitter la police, qui vit ses dernières heures dans la peau d’un flic, est envoyé sur les lieux. C’est lui, le policier désabusé, qui va devoir remonter la piste d’une machination abominable, dans une ville en butte aux pillages où les soldats en patrouille font la loi. Et alors qu’il apprend que son fils unique, Sean, est contaminé à son tour, n’ayant qu’une chance infime d’en réchapper.
Lorsqu’il a écrit ce roman en 2005, Peter May était loin de penser qu’un jour la réalité se rapprocherait autant de la fiction. Publié quinze ans plus tard en Grande-Bretagne, en plein confinement, Quarantaine a fait l’événement. C’est aussi, tout simplement, un roman policier qu’on ne peut pas lâcher.

Alain MASCARO : Avant que le monde ne se ferme (Autrement)

Anton Torvath est tzigane et dresseur de chevaux. Né au coeur de la steppe kirghize peu après la Première Guerre mondiale, il grandit au sein d'un cirque, entouré d'un clan bigarré de jongleurs, de trapézistes et de dompteurs. Ce " fils du vent " va traverser la première moitié du " siècle des génocides ", devenant à la fois témoin de la folie des hommes et mémoire d'un peuple sans mémoire. Accompagné de Jag, l'homme au violon, de Simon, le médecin philosophe, ou de la mystérieuse Yadia, ex-officier de l'Armée rouge, Anton va voyager dans une Europe où le bruit des bottes écrase tout. Sauf le souffle du vent. A la fois épopée et récit intime, Avant que le monde ne se ferme est un premier roman à l'écriture ample et poétique. Alain Mascaro s'empare du folklore et de la sagesse tziganes comme pour mieux mettre à nu la barbarie du monde.

David DIOP : La porte du voyage sans retour(Seuil)

« La porte du voyage sans retour » est le surnom donné à l’île de Gorée, d’où sont partis des millions d’Africains au temps de la traite des Noirs.
C’est dans ce qui est en 1750 une concession française qu’un jeune homme débarque, venu au Sénégal pour étudier la flore locale. Botaniste, il caresse le rêve d’établir une encyclopédie universelle du vivant, en un siècle où l’heure est aux Lumières. Lorsqu’il a vent de l’histoire d’une jeune Africaine promise à l’esclavage et qui serait parvenue à s’évader, trouvant refuge quelque part aux confins de la terre sénégalaise, son voyage et son destin basculent dans la quête obstinée de cette femme perdue qui a laissé derrière elle mille pistes et autant de légendes.
S’inspirant de la figure de Michel Adanson, naturaliste français (1727-1806), David Diop signe un roman éblouissant, évocation puissante d’un royaume où la parole est reine, odyssée bouleversante de deux êtres qui ne cessent de se rejoindre, de s’aimer et de se perdre, transmission d’un héritage d’un père à sa fille, destinataire ultime des carnets qui relatent ce voyage caché.

Sophie BROCAS : Le baiser (J’ai Lu)

En 1910, une jeune exilée russe découvre à Paris la vie de bohème auprès d'un sculpteur roumain, Constantin Brancusi. Cent ans plus tard, une avocate est chargée d'identifier le propriétaire d'une sculpture, Le Baiser, scellée sur une tombe parisienne. Elucider les raisons de la mort de l'inconnue devient pour Camille un combat personnel : rendre sa dignité à une femme libre, injustement mise au ban de la société. Avec ce portrait vibrant de deux femmes en quête de justice et d'indépendance, Le baiser questionne aussi le statut des oeuvres d'art, éternelles propriétés marchandes, qui sont pourtant le patrimoine commun de l'humanité.

Mohamed MBOUGAR SARR : La plus secrète mémoire des hommes (Philippe REY) Prix Goncourt 2021

En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de « Rimbaud nègre », depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s’engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T.C. Elimane, se confrontant aux grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l’Argentine, quelle vérité l’attend au centre de ce labyrinthe ?
Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l’accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s’observent, discutent, boivent, font beaucoup l’amour, et s’interrogent sur la nécessité de la création à partir de l’exil. Il va surtout s’attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda…
D’une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel.

Margot LEE SHETTERLY : Les figures de l’ombre (Harper Collins)

L’histoire extraordinaire de trois scientifiques Afro-Américaines qui ont propulsé les Etats-Unis en tête de la conquête spatiale Les « ordinateurs de couleur ». Tel était le descriptif de poste des mathématiciennes afro-américaines Dorothy Vaughan, Mary Jackson, Katherine Johnson et Christine Darden, employées à la NASA dans les années soixante. Armées de simples crayons, règles et calculatrices, ces quatre scientifiques ont permis la réussite de la mission de John Glenn en 1962 : il fut le premier astronaute américain en orbite, dix mois seulement après Youri Gagarine. Grâce à ces femmes, les Etats-Unis devaient prendre la tête de la course à la conquête spatiale. Pourtant, leurs noms sont restés inconnus du grand public pendant plus de cinquante ans. Dans une Amérique des années soixante rongée par la ségrégation raciale et le sexisme, leurs carrières ont été pour ainsi dire oblitérées.
L'auteur : Journaliste et chercheuse indépendante, Margot Lee Shetterly est la fille de l’un des premiers ingénieurs noirs à avoir travaillé à la NASA. Elle a notamment été récompensée par la Virginia Foundation for the Humanities pour ses recherches sur l’histoire des femmes dans l’informatique.

 

Claire HOLROYDE : La comète (Gallmeister)

Jaillie de l’ombre du Soleil, la comète noire DU3 se dirige droit vers la Terre. Une collision semble inévitable, ce qui provoquerait une véritable Apocalypse. Un jeune spécialiste de l’aéronautique, Ben Schwartz, est nommé́ à la tête d’une équipe internationale censée  trouver le moyen de faire dévier l’énorme bolide céleste de sa trajectoire. Réunis sur la base de Kourou en Guyane, coupes de leurs proches, des hommes et des femmes de tous horizons rivalisent d’ingéniosité́ pour affronter ce défi sans précédent. Mais contre toute attente, ce n’est pas l’exploit technologique qui se révèle le plus difficile ; en temps de crise, les passions humaines s’exacerbent, comme sur ce bateau brise-glace en route vers l’Arctique où un photographe baroudeur se rapproche d’une biologiste solitaire. Alors que le temps vient à manquer, chacun se montre sous son vrai jour.
La Comète est un page-Turner addictif qui met en scène l’humanité́ face à̀ son heure de vérité́

 

Publié dans actualités

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