Le club lecture, réuni à la Maison des Associations, a sélectionné quelques ouvrages (février 2025)
Le club lecture, réuni à la Maison des Associations, a sélectionné quelques ouvrages (février 2025) (est joint pour chaque ouvrage le résumé de quatrième de couverture).
Eric-Emmanuel SCHMITT : La traversée des temps – tome 2 – La Porte du ciel (Folio)
L'éternité n'empêche pas l'impatience : Noam cherche fougueusement celle qu'il aime, enlevée dans de mystérieuses conditions L'enquête le mène au Pays des Eaux douces −la Mésopotamie − où se produisent des événements inouïs, rien de moins que la domestication des fleuves, l'irrigation des terres, la création des premières villes, l'invention de l'écriture, de l'astronomie.
Noam débarque à Babel où le tyran Nemrod, en recourant à l'esclavage, construit la plus haute tour jamais conçue. Tout en symbolisant la grandeur de la cité, cette Tour permettra de découvrir les astres et d'accéder aux Dieux, offrant une véritable « porte du ciel ».Grâce à sa fonction de guérisseur, Noam s'introduit dans tous les milieux, auprès des ouvriers, chez la reine Kubaba, le roi Nemrod et son architecte, son astrologue, jusqu'aux pasteurs nomades qui dénoncent et fuient ce monde en train de s'édifier. Que choisira Noam ? Son bonheur personnel ou les conquêtes de la civilisation ? Dans ce deuxième tome de la saga La Traversée des Temps,
Eric-Emmanuel Schmitt met en jeu les dernières découvertes historiques sur l'Orient ancien, pour nous plonger dans une époque bouillonnante, exaltante, prodigieuse, à laquelle nous devons tant.
Jean-Baptiste ANDREA : Ma reine (L’iconoclaste)
Vallée de l’Asse. Provence. Été 1965. Il vit dans une station-service avec ses vieux parents. Les voitures qui passent sont rares. Shell ne va plus à l’école. Il est différent. Un jour, il décide de partir. Pour aller à la guerre et prouver qu’il est un homme. Mais sur le plateau qui surplombe la vallée, nulle guerre ne sévit. Seuls se déploient le silence et les odeurs du maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s’invente et l’impossible devient vrai. Il lui obéit comme on se jette du haut d’une falaise. Par amour. Par jeu. Et désir d’absolu. Ma reine est une ode à la liberté, à l’imaginaire, à la différence. Jean-Baptiste Andrea y campe des personnages cabossés, ou plutôt des êtres en parfaite harmonie avec un monde où les valeurs sont inversées, et signe un conte initiatique tendre et fulgurant.
Jean-Baptiste ANDREA : Cent millions d’années et un jour (L’iconoclaste)
En 1954, dans un village de montagne entre la France et l'Italie, Stan, un paléontologue bientôt à la retraite, convoque Umberto et Peter, deux autres scientifiques, auxquels il propose de le rejoindre pour réaliser le rêve qui l'obsède : retrouver le squelette d'un supposé dinosaure pris dans la glace. Mais cette quête initiale se transforme au cours de l'ascension en une expérience inattendue.
Jean-Baptiste ANDREA : Des diables et des saints (L’iconoclaste, collection Proche)
C'est une histoire d'orphelin et d'amour. Celle d'un vieil homme qui joue divinement du Beethoven sur les pianos publics. Il se fait appeler Joe, pour Joseph. On le croise un jour dans une gare, un autre dans un aéroport. Il gâche son talent de concertiste au milieu des voyageurs indifférents. Il attend. Mais qui, et pourquoi ? Alors qu'il a seize ans, ses parents et sa sœur disparaissent dans un accident d'avion. Il est envoyé dans un pensionnat religieux des Pyrénées, Les Confins. Tout est dans le nom. Après Les Confins, il n'y a plus rien. Ici, on recueille les abandonnés, les demeurés. Les journées sont faites de routine, de corvées, de maltraitances. Jusqu'à la rencontre avec Rose, une jeune fille de son âge. La vie n'est alors que rêves de fugues. Jean-Baptiste Andrea nous parle de cet enfant intérieur que nous portons tous en nous. Ses héros ont l'âge des douleurs et des révoltes. Avec Des diables et des saints, il achève sa trilogie autour de l'enfance.
Sarah PENNER : La petite boutique aux poisons (Pocket)
Lors d'une froide soirée de février 1791, à l'arrière d'une sombre ruelle londonienne, dans sa boutique d'apothicaire, Nella attend sa prochaine cliente. Autrefois guérisseuse respectée, Nella utilise maintenant ses connaissances dans un but beaucoup plus sombre : Elle vend des poisons parfaitement « déguisés » à des femmes désespérées, qui veulent tuer les hommes qui les empêchent de vivre. Mais sa nouvelle cliente s'avère être une jeune fille de 12 ans, Eliza Fanning. Une amitié improbable va naître entre elles, et entraîner une cascade d'événements qui risquent d'exposer toutes les femmes dont le nom est inscrit dans le registre de Nella... De nos jours à Londres, Caroline Parcewell passe son dixième anniversaire de mariage, seule, encore sous le choc de l'infidélité de son mari. Lorsqu'elle découvre sur les bords de la Tamise une vieille fiole d'apothicaire, elle ne peut s'empêcher de faire des recherches et va découvrir une affaire qui a hanté Londres deux siècles auparavant : « L'apothicaire tueuse en série ». Et alors qu'elle poursuit ses investigations, la vie de Caroline va heurter celles de Nella et d'Eliza. Et tout le monde n'y survivra pas...
Phan Qué Mai NGUYEN : Pour que chantent les montagnes (Points)
Une envoûtante fresque familiale. Un siècle d’histoire vietnamienne. Viêt Nam, 1972. Depuis leur refuge dans les montagnes, la petite Huong et sa grand-mère regardent Hà Nôi brûler sous le feu des bombardiers américains. La guerre vient de faire une entrée brutale dans leur vie. Pourtant, malgré la destruction, le quotidien reprend son cours. Des colonnes de fumée s'élèvent des abris de fortune, les éclats de rire des enfants résonnent et les vétérans reviennent du front. Mais, derrière la joie des retrouvailles, Huong entrevoit déjà les sombres souvenirs qui pourraient déchirer sa famille comme les souffrances déchirent sa patrie depuis des décennies... Née en 1973 dans un petit village du nord Viêt Nam, Nguyen Phan Qué Mai est une autrice et poétesse reconnue. Best-seller international multi primé, son premier roman « Pour que chantent les montagnes » a été traduit dans le monde entier. Traduit de l'anglais par Sarah Tardy
Lynda RUTLEDGE : L’étonnant voyage du garçon qui parlait aux girafes (Nami)
Âgé de cent cinq ans, Woodrow Wilson Nickel sait qu’il sera le prochain à s’éteindre dans l’hôpital pour vétérans où il vit. Mais il est bouleversé quand il apprend que les dernières girafes risquent de disparaître avant lui. Car près de quatre-vingt-dix ans plus tôt, en 1938, le jeune Woody s’est lié d’amitié avec deux girafes rescapées, comme lui, du grand ouragan de Nouvelle-Angleterre. Ingénieux et sans attaches, il s’est vu confier le rôle de chauffeur du convoi qui allait conduire ces surprenantes passagères du port de New York au zoo de San Diego, où elles étaient attendues. Une aventure de douze jours et un inoubliable voyage initiatique à travers l’Amérique de la Grande Dépression, qui a fait de lui l’homme qu’il est devenu. Woody ne peut laisser son histoire se perdre avec lui. Avant de disparaître à son tour, il doit raconter... Inspiré d’une histoire vraie, un roman d’apprentissage universel et plein d’humanité porté par les souvenirs empreints de nostalgie du vieux Woodrow Nickel et par la profonde et touchante amitié qu’il a nouée avec les girafes. Grande amoureuse des animaux, Lynda Rutledge a été journaliste avant de devenir romancière. Son premier roman, Le Dernier Vide-grenier de Faith Bass Darling, a rencontré un beau succès en France comme à l’étranger et a été adapté au cinéma. L’étonnant voyage du garçon qui parlait aux girafes a conquis près d’un million de lecteurs dans le monde.
Lola LAFON : La petite communiste qui ne souriait jamais (Actes Sud)
Parce qu’elle est fascinée par le destin de la miraculeuse petite gymnaste roumaine de quatorze ans apparue aux jo de Montréal en 1976 pour mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records au point d’accéder au statut de mythe planétaire, la narratrice de ce roman entreprend de raconter ce qu’elle imagine de l’expérience que vécut cette prodigieuse fillette, symbole d’une Europe révolue, venue, par la seule pureté de ses gestes, incarner aux yeux désabusés du monde le rêve d’une enfance éternelle. Mais quelle version retenir du parcours de cette petite communiste qui ne souriait jamais et qui voltigea, d’Est en Ouest, devant ses juges, sportifs, politiques ou médiatiques, entre adoration des foules et manipulations étatiques ? Mimétique de l’audace féerique des figures jadis tracées au ciel de la compétition par une simple enfant, le romanacrobate de Lola Lafon, plus proche de la légende d’Icare que de la mythologie des “dieux du stade”, rend l’hommage d’une fiction inspirée à celle-là, qui, d’un coup de pied à la lune, a ravagé le chemin rétréci qu’on réserve aux petites filles, ces petites filles de l’été 1976 qui, grâce à elle, ont rêvé de s’élancer dans le vide, les abdos serrés et la peau nue. "C’est un dialogue fantasmé entre Nadia Comaneci, la jeune gymnaste roumaine de quatorze ans devenue, dès son apparition aux J. O. de 1976, une idole pop sportive à l’Ouest et « plus jeune héroïne communiste » à l’Est, et la narratrice, « Candide occidentale » fascinée, qui entreprend d’écrire son histoire, doutant, à raison, des versions officielles. L’histoire d’une jeune fille face à ses juges, qu’ils soient sportifs, politiques, médiatiques, désirée et manipulée également par les États, qu’ils soient communistes ou libéraux. L’histoire, aussi, de ce monde disparu et si souvent caricaturé : l’Europe de l’Est où j’ai grandi, coupée du monde, aujourd’hui enfouie dans une Histoire close par la chute d’un Mur.
Comment raconter cette « petite communiste » à qui toutes les petites filles de l’Ouest ont rêvé de ressembler et qui reste une des dernières images médiatiques non sexualisée de jeune fille sacralisée par un Occident en manque d’ange laïque ? La Petite Communiste qui ne souriait jamais est l’histoire de différentes fabrications et réécritures : réécriture, par Ceausescu, du communisme dans la Roumanie des années 1980, fabrication du corps des gymnastes à l’Est comme à l’Ouest, réécriture occidentale de ce que fut la vie à l’Est, réécriture et fabrication du récit par l’héroïne-sujet, qui contredit souvent la narratrice et, enfin, réécriture du corps féminin par ceux qui ne se lassent jamais de le commenter et de le noter…C’est cette phrase-là, à la une d’un quotidien français, commentant Nadia Comaneci aux J. O. de Moscou, qui m’a décidée à écrire ce roman : « La petite fille s’est muée en femme, verdict : la magie est tombée. » Ce roman est, peut-être, un hommage à celle-là, qui, d’un coup de pied à la lune, a ravagé le chemin rétréci qu’on réserve aux petites filles, ces petites filles de l’été 1976 qui, grâce à elle, ont rêvé de s’élancer dans le vide, les abdos serrés et la peau nue." L. L.
Hema MACHERLA : Le destin d’Anjali (10-18)
Anjali a dix ans quand on la marie à un homme qu’elle n’a jamais vu. Et à peine seize quand elle se retrouve veuve et condamnée à être brûlée vive pendant la crémation de son époux. Ainsi l’exigent les cruelles coutumes encore en vigueur en Inde à l’orée des années 1920. Si Anjali réussit à échapper aux flammes, c’est pour trouver refuge — du moins le croit-elle — auprès d’une femme qui se révèle être une dangereuse entremetteuse et va tenter de monnayer sa beauté adolescente auprès d’un potentat riche et pervers. Dans un pays encore sous contrôle britannique, mais qui connaît déjà de violents soubresauts indépendantistes, quel peut être le destin d’une femme belle et rebelle en quête de liberté ?
Gabriella ZALEPI : Ilaria ou la conquête de la désobéissance (Editions Zoé)
Anjali a dix ans quand on la marie à un homme qu’elle n’a jamais vu. Et à peine seize quand elle se retrouve veuve et condamnée à être brûlée vive pendant la crémation de son époux. Ainsi l’exigent les cruelles coutumes encore en vigueur en Inde à l’orée des années 1920. Si Anjali réussit à échapper aux flammes, c’est pour trouver refuge, du moins le croit-elle, auprès d’une femme qui se révèle être une dangereuse entremetteuse et va tenter de monnayer sa beauté adolescente auprès d’un potentat riche et pervers. Dans un pays encore sous contrôle britannique, mais qui connaît déjà de violents soubresauts indépendantistes, quel peut être le destin d’une femme belle et rebelle en quête de liberté ?
Giuliano DA EMPOLI : Le mage du Kremlin (Gallimard)
On l’appelait le « mage du Kremlin ». L’énigmatique Vadim Baranov fut metteur en scène puis producteur d’émissions de télé-réalité avant de devenir l’éminence grise de Poutine, dit le Tsar. Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte se multiplient, sans que nul puisse démêler le faux du vrai. Jusqu’à ce que, une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre… Ce récit nous plonge au cœur du pouvoir russe, où courtisans et oligarques se livrent une guerre de tous les instants. Et où Vadim, devenu le principal spin doctor du régime, transforme un pays entier en un théâtre politique, où il n’est d’autre réalité que l’accomplissement des souhaits du Tsar. Mais Vadim n’est pas un ambitieux comme les autres : entraîné dans les arcanes de plus en plus sombres du système qu’il a contribué à construire, ce poète égaré parmi les loups fera tout pour s’en sortir. De la guerre en Tchétchénie à la crise ukrainienne, en passant par les Jeux olympiques de Sotchi, Le mage du Kremlin est le grand roman de la Russie contemporaine. Dévoilant les dessous de l’ère Poutine, il offre une sublime méditation sur le pouvoir. (Quatrième de couverture de l'édition Galimard 2022)
Grand prix du roman de l'Académie Française 2022
Leïla SLIMANI : J’emporterai le feu (Gallimard)
"Mehdi se sécha, enfila un tee-shirt propre et un pantalon de toile, et il chercha au fond de sa sacoche le livre qu'il avait acheté pour sa fille. Il poserait sa main sur son épaule, il lui sourirait et lui ordonnerait de ne jamais se retourner. “Mia, va-t'en et ne rentre pas. Ces histoires de racines, ce n'est rien d'autre qu'une manière de te clouer au sol, alors peu importent le passé, la maison, les objets, les souvenirs. Allume un grand incendie et emporte le feu.”" Enfants de la troisième génération de la famille Belhaj, Mia et Inès sont nées dans les années 1980. Comme leur grand-mère Mathilde, leur mère Aïcha ou leur tante Selma, elles cherchent à être libres chacune à sa façon, dans l'exil ou dans la solitude. Il leur faudra se faire une place, apprendre de nouveaux codes, affronter les préjugés, le racisme parfois. Leïla Slimani achève ici de façon splendide la trilogie du Pays des autres, fresque familiale emportée par une poésie vigoureuse et un souffle d'une grande puissance. Directement inspirée de l'histoire poignante de ses grands-parents, que l'auteure a toujours considérés comme des figures emblématiques, cette saga se déploie à partir de l'année 1944, au moment de la rencontre entre Mathilde, une jeune Alsacienne, et Amine Belhaj, un soldat dans l'armée française. Leur parcours les mènera jusqu'à Meknès, ville marocaine de garnison et de colons, où ils établiront leur foyer.